Le marché offshore malgache est on ne peut plus mature depuis ces 5 dernières années. De grandes sociétés européennes se sont quelque peu tournées vers la Grande Ile. Cette année, le paysage industriel malgache fait peau neuve grâce à l’implantation d‘Intelcia, un groupe marocain leader dans l’externalisation de la relation client. Le choix d’Intelcia s’est également porté sur l’île Maurice. Cette île voisine a longtemps été un expert en matière de BPO dans l’Océan Indien. Actuellement, elle se voit menacée, car Madagascar affiche des prix très compétitifs. Focus sur ce nouvel eldorado de l’externalisation des processus d’affaires en Océan Indien.
Reprise économique lente, mais certaine pour Madagascar
Jusqu’en fin 2008, Madagascar était connectée au monde grâce aux liaisons satellitaires, ce qui rendait exorbitant le coût de la location des bandes passantes internationales. Les câbles sous-marins n’étaient arrivés qu’en 2009. A partir de cette date, le prix de l’E1 à l’international n’a cessé de chuter. En 2014, il n’était plus qu’à 442 $ contre 10 994 $ en 2007. Il y a eu également une importante évolution au niveau de la bande passante internationale : 32 Gbps en 2014 contre 220 Mbps en 2007.
La transition politique de 2009 à 2013 a de nouveau entrainé la réticence des investisseurs étrangers dans le domaine du textile et de l’outsourcing. Après les élections de janvier 2014, l’économie a connu un rebond d’activité. Pour cette année, le secteur connaitra un important changement, car l’investissement d’Intelcia, à lui seul, créera 1 500 emplois à Madagascar.
Le marché de l’externalisation malgache en pleine croissance
Grâce à internet, les opportunités de connectivités internationales se multiplient à Madagascar. De nombreux call centers et agences web offshore y sont passés maîtres en gestion du service après-vente, en comptabilité, en télémédecine, en marketing, en support technique et de nombreux autres programmes de business process outsourcing.
D’après l’Economic Development Bord of Madagascar, les centres d’appels et entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont de plus en plus nombreux. De 2005 à 2017, il existe en tout 95 centres d’appels implantés à Madagascar. Quant aux sociétés spécialisées en NTIC, l’évolution est aussi incroyable. Elles sont passées de 6 à 47 entre 2014 et 2016.
Ce chiffre explique pourquoi ce secteur est devenu le plus important créateur d’emploi pour les jeunes diplômés malgaches. Dans la plupart des cas, aucune expérience n’est requise. Il suffit juste de maîtriser des langues étrangères, particulièrement le français ; avoir une notion en informatique ainsi qu’une culture générale assez pointue.
Le secteur offshore mauricien et maghrébin actuellement devancé
Madagascar fait partie des destinations offshores francophones très appréciées par les outsourceurs européens. Avec la dépréciation de l’ariary, la Grande île se trouve actuellement en tête de liste. Les tarifs, en offshore, défient toute concurrence.
La roupie de l’île Maurice ne laisse pas suffisamment de marge face à l’ariary malgré un taux directeur maintenu à 3,50% (2017-2018) pour favoriser l’économie.
Quant au marché offshore maghrébin, il est désormais supplanté par celui de Madagascar à 2 niveaux. Tout d’abord, la durée du travail légale dans les pays européens est de 35 heures contre 40 heures par semaine à Madagascar. Il y a ensuite la question de la rémunération. Dans les pays de l’Europe de l’Est, un ingénieur d’exploitation en début de carrière perçoit 2 000 € par mois tandis qu’à Madagascar, le salarié gagne 5 fois moins que cette paie. Ce qui est encore un gros salaire comparé au traitement d’un fonctionnaire malgache de la même catégorie.